Les blessures ne se referment jamais complètement...

Keylan aida Elena à ouvrir la mystérieuse porte mangée aux mites, elle se révèlait être très lourde et plutôt difficile à pousser comme si les années écoulés avaient voulu faire en sorte que cette ouverture ne soit condamnée, que jamais plus on ne puisse découvrir ce qu'elle renfermait...

Après la totale obscurité, il était étrange de voir s'échapper du plafond des halos de lumières ambrés. L'air était âcre et sec. Le vacarme que l'ouverture de la porte avait provoqué s'évanoui aussitôt. Un silence pesant prit immédiatemment place. Keylan entra dans les premiers dans la pièce sous-terraine en compagnie d'Elena. Sitôt que ses yeux s'étaient habitué à cette soudaine clarté provenant d'en haut, un frisson lui parcouru l'échine. Un cimetière. Devant eux se dressait une multitude de pierres tombales, tantôt plongées dans l'ombre, tantôt baignées d'un faible rai lumineux.
Keylan jeta un coup d'oeil général, l'endroit devait faire dans les 20m², ce qui se révèlait être atrocement grand quand on voyait à quoi cet espace était dédié. Il eut le réflèxe de pousser le jeune Robby à l'arrière, histoire d'épargner ses jeunes yeux de voir sur quoi était bâtit le foyer dans lequel il vivait quotidiennement.

Seulement après cette évaluation des lieux -qui ne dura qu'en réalité une poignée de secondes, Keylan, tenant fermement la main de Elena, s'aventura dans la pièce. Il s'approchèrent de la première tombe qui se présenta à eux.

Simon & April Carlson

Son sang se glaça et son rythme cardiaque se mit à s'emballer avec une telle force et une telle spontanéité qu'ils ressentit les battements de son coeur jusqu'aux tympans de ses oreilles. "Carlson" : il s'agissait du nom de famille de jeune Robby. La main d'Elena serra brusquemment la sienne...

Alors ? Demanda un membre du groupe. Qu'est-ce qui se passe ?...

Mais Keylan ne prit ni la peine de répondre, ni même de tourner la tête vers les autres. Sa main lâcha sans ménagement celle d'Elena, il accourru vers les autres tombes, la respiration soudainement haletante. Ses membres se mirent à être secoués de tremblements et ses sens devinrent étrangement confus, sa tête lui tournait. Il fini alors par tomber à genoux devant une tombe situé à quelques mètres de la première, légèrement dissimulée dans l'obsscurité. Ce fut comme si son être était complètement vide, comme si l'on venait de lui tirer une balle en pleine tête...

David, Michaël, Anne-lie, Jesse et Peter McFerson.


Keylan fut ramené à la réalité en un claquement de doigts avec violence. La première image qu'il enregistra, une fois qu'il revient à lui, fut ces inscriptions devant lesquelles il se trouvait toujours accroupi.
Quelque chose explosa alors en lui, une partie de son être sembla se briser, il éclata en sanglots sans pour autant qu'une larme ne vienne brouiller sa vision ou couler sur sa joue. Plus que de la tristesse. Une douleur. Instense et terrassante, comme si une main pressait soudainement son coeur avec force. Comme si on le compressait, qu'un étau l'étreignait le privant de son souffle...
Il bascula en avant et ses mains tombèrent lourdement sur la terre sèche, semblable à un tapi de poussière.

C'était un cauchemar, un terrible cauchemar...

[ Bon ben kéké je suis totalement bluffé par ton post, si bien que moi je vais me sentir complètement ridicule à coté... Bravo mon kéké encore une fois t'écrit vraiment comme... Comme personne. Je suis sur le cul !]

Elena entra dans la gigantesque pièce baignée d'une atmosphère bleutée. Elle tenait fermement la main de Keylan, en serrant plus fort qu'elle ne l'aurait voulu, mais ce dernier ne sembla même pas s'en rendre compte.
Tout d'abord, la jeune femme observa le "décor" dans lequel elle se trouvait.
La première chose qui lui sauta aux yeux, ce fut des dizaines et des dizaines, peut-être même des centaines, de tombes qui jonchaient le sol. Certaines paraissaient plus délabrées que les autres. Elena s'approcha de l'une d'elles, l'écriture qui l'ornait était illisible, cette tombe devaient se trouver ici depuis des dizaines d'années !
Ce qui perturba le plus l'adolescente, c'était que les noms sur les tombes n'étaient pas gravés mais écrits avec de l'encre noirâtre, ce qui expliquait pourquoi certaines n'avaient plus de nom.

Soudain, un cri déchirant retentit. Elena se tourna vers la personne qui venait d'emettre ce témoignage de douleur, il s'agissait de Keylan. Elle courut vers lui et s'agenouilla à ses cotés.




David, Michaël, Anne-lie, Jesse et Peter McFerson, dit-elle dans un souffle.

Sa tête était vide. L'adolescente avait l'impression qu'elle n'était plus en état de réfléchir, plus en état de vivre. Elle observait les noms inscrits sur cette tombe, qui à présent lui paraissaient plus horrible que toutes les autres.
Ce fut comme un déclic, comme une évidence. Elena se leva d'un bond, les yeux en larme, et parcourut du regard toutes les autres tombes. Au fond d'elle elle ne souhaitait pas la trouver, mais elle se devait de la chercher.
Elle était plus loins... Enfoncée plus en profondeur. Un voile de poussière la recouvrait. Elena passa la main dessus et resta là, debout, à la regarder.

Johnathan et Emily Brooks.


NOOOOOOOON !!!

Elena tomba la tête en avant et laissa sortir toute cette haine, toutes ces horreurs qu'elle venait de voir, elle ne put s'empêcher de vomir sur la tombe de ses parents. Son corps était parcourut de tremblements, et elle vomissait, comme jamais encore elle ne l'avait fait. Petit à petit elle entendit les autres enfants pousser des hurlements en voyant les différents noms sur les tombes. Tout n'était que mensonge...

Mais poussez-vous ! Poussez-vous, je veux voir !!

Keïla puissa dans toute la force de ses bras pour écarter les autres mais il impossible de les faire bouger d'un pouce, à croire que chacun s'était au préalable chargé d'avaler une quantité suffisante de plomb dans le seul but de l'empêcher à parvenir à les écarter... Elle finie par abandonner. Tous les autres avaient le loisir d'observer la pièce mystérieuse, sauf elle : il y avait vraiment des injustices dans la vie !

L'attente lui parue extrêmement longue. Mais alors qu'elle continuait de bouder derrière les autres qui étaient agglutiné au seuil de la porte, quelqu'un se mit à crier. "Crier comme si cette personne venait de se cogner un orteil contre le coin d'un meuble", pensa la jeune fille. Enfin les autres daignèrent lui laisser un passage pour qu'elle puisse voir se qui se tramait. Ou plutôt, tout le monde pénétra dans la pièce, voulant apparemment savoir ce qui avait fait crier Keylan : car il s'agissait bien de Keylan.

Keïla fut éblouie par la clarté, pourtant assez faible, qui arrivait par rai lumineux dans la pièce -qui se révèlait être pour Keïla plus une grotte qu'une véritable pièce. Une fois que son premier coup d'oeil fut jeté elle remarqua de nombreuses pierres plantée dans le sol sec.

* Une cimetière ? *

Keïla avait déjà eu l'occasion de voir un endroit pareil. A deux reprises même ! La première fois qu'elle fut confrontée à un cimetière, ce fut lors d'une excurtion hors du Manoir avec le Professeur. Il leur avait fait passer leur après-midi dans un cimetière de la ville, les "grands" lui avait alors expliqué de sous chacune des pierres -qui étaient appelés des tombes- reposait une ou plusieurs personnes. Cette image, que des personnes soient sous la terre, en dessus de gros rocher, lui avait alors parue être tout bonnement atroce. Elle avait par la suite vu dans un gros livre de la bibliothèque tout ce qu'il fallait savoir sur les cimetières, le paradis, l'enfer mais aussi les fantômes, les cryptes et les mort-vivants... Autant dire que la filette avait très vite développer une peur secrète pour ces lieux mystérieux...

Elle ressembla son courage et entreprit tout de même de pénétrer dans la pièce. Elena poussa à son tour un cri dans son dos, et la filette voulu aller la voir pour aller la réconforter et lui dire de ne pas avoir peur..., mais d'autres de ses grands frères et grandes soeurs se chargèrent d'aller vers elle. La jeune fille se mit à regarder plus en détail les tombes. Des noms et prénoms étaient inscrit et Keïla se demanda si ces personnes étaient toujours sous cette pierre ou si elles avaient réussi à rejoindre le paradis.

J-James... Molly, Han... Harnold Jen, John, Jake et ...Spencer Kruger !

Ces gens, dont les noms étaient inscris comme tous les autres sur la tombe, portaient le même nom que Keïla : Kruger.
La jeune fille s'agenouilla si près de la tombe que ses genoux faillirent se cogner contre la pierre tombale.
Kruger. Ces gens était-il donc de la même famille qu'elle. Elle commença à trembler. Ses gens se trouvait sous cette pierre, ils n'avaient pas pu rejoindre la paradis ? James... Qui était ce James ? Keïla le connaissait-elle ? Molly, Harnold, Jen, John, Jake, Spencer. A chacun fois que l'un des noms se répètait dans sa tête elle eu la terrible vision d'imaginer ses personnes ensevelie sous terre.
Sa mère. Où était sa maman, si elle était morte ?! L'avez-on enterrée ? Dans ce cas sa mère se trouvait-elle sous terre ? Là. Sous ses pieds, ainsi que son père, peut-être même son frère, une tante ou une petite soeur.
Keïla se recula d'un bond, s'éloignant le plus possible de la pierre en rampant sur la terre séchée. Sa mère était là, à ses pieds, sous plusieurs mètre de terre. Morte. Sa maman était morte. Etouffante sous une masse de terre. La terre. On l'avait recouverte de terre.
La jeune fille fut alors submergée par un torrent de pensées, d'émotions. Comme si l'on venait de lui mettre tous ces corps cadavériques devant elle. Qu'on lui ai mise comme sur un étalage : James, Molly, Spencer, John, Jake, Jen en lui murmurant : "Voici ta famille Keïla."
Elle éclata tout simplement en sanglots, se laissa tomber sur le dos et laissa s'évacuer tout ce qui s'était à l'instant mis à bouillir au creux de son être. Sa famille, cette fois elle en était certaine. C'était sa famille.

Maman.... MAMAN NOOOOOOOOOOOON !!

Keïla sentait son coeur bruler dans sa poitrine, ou plutôt quitter sa poitrine, comme si on le lui arrachait littéralement, sauvagement, sans aucun état d'âme. * Voici ta famille Keïla... Voici ta mère * Un visage squelletique sans plus aucune fraîcheur ni beauté, un visage tout simplement répugnant et qui laissa transparaitre une terrible douleur se forma dans sa tête... * Voici ton père... Ta mère ... Ta famille ... Morte ... *

Sa famille. Les corps. Ils étaient ici.
Sous le Manoir. Sous son foyer se trouvait les corps des membres de sa famille.
Sous la Manoir se trouvait les dernières traces, les derniers résidus de la Mort...

[encore un super post kéké ]

Elena était allongée, sur le dos, sur le sol froid. Elle avait le regard vide, les membres lourds, la tête qui allait exploser. Elle n'avait pas pleuré, pas verser une seule larme. C'était son corps qui avait réagit, pas son esprit.
Elle se releva, chancelante, et tourna son regard plein de tristesses vers les autres. Ils étaient tous agenouillés devant différentes tombes, qui correspondaient aux membres de leur famille.
Elena aperçut la petite Keïla qui pleurait, toutes les larmes de son corps. L'adolescente réprima elle aussi des sanglots, voir cette enfant, si joyeuse et douce en tant normal, pleurer ainsi... Elle n'avait jamais vu Keïla dans cet état, elle n'avait jamais vu aucun d'entre eux dans l'état dans lequel ils se trouvaient en ce moment même...
Soudain, son esprit se remit à marcher, de lui même. Il fallait partir d'ici. Il fallait quitter cet endroit maudit, essayer de s'échapper et si ils échouaient, au moins demander des explications au professeur.
L'adolescente prit Keïla dans ses bras, la petite n'essaya même pas de se débattre, elle pleurait, en regardant la tombe de sa famille si nombreuse... Elle reposa Keïla un peu plus loin et lui attrapa la main, elle ne voulait pas la lacher. Elena essaya de se montrer forte pour aider les autres dans ce moment de tristesse, de desespoir...
Elle s'approcha de Keylan. Ce dernier était allongé sur la terre, sur le ventre. Il n'émettait aucun son, ne faisait aucun geste.

Keylan ? demanda Elena d'une petite voix.

Le jeune homme se releva, le visage crasseux, baigné de larmes. Il hocha la tête, comme pour montrer qu'il avait compris ce qu'Elena voulait faire. Après tout eux deux faisaient partis des plus agés des enfants, c'était à eux de guider les autres.
Elena s'éclairçit la gorge, et essaya de parler clairement :

Il faut... Nous devons partir. Il ne faut pas rester ici.

Immobile. Seul. Resté à l'entrée ce cimetière souterrain, Oscar ne bougeait pas. Devant lui se déroulait un spectacle effrayant de douleur. Chaque adolescent, chaque enfant même, s'avançaient, cherchant l'insoutenable. Ils marchaient tous entre les allées, s'écroulant au fur et à mesure, les uns après les autres, devant ce qu'ils redoutaient le plus, trouver la tombe correspondant à leur nom de famille. S'ensuivait des cris déchirants pour tout être humain ayant un cœur, une telle douleur transpercerait n'importe qu'elle âme, aussi mauvaise soit elle.
Il ne restait à présent plus qu'Oscar à l'entrée de ce lieu et bizarrement encore une quinzaine de tombes étaient inoccupées, personne ne s'était arrêté devant elles. Des enfants devaient manquer à l'appel, ou peut être que ceux ci étaient sous ces pierres tombales. L'une d'entre elle serait surement celle qui appartient aux Poloski, c'était certain, comment aurait-il pu en être autrement ?

*Non, non, non ... ceci n'est pas possible*

Néanmoins Oscar n'arrivait pas à l'admettre et essayer tant bien que mal de se raisonner.

*Non je dois être en train de rêver. On fait tous partis de la même famille. On est frères et sœurs et notre seul parent est le professeur. Ce n'est pas possible.*

*Le professeur n'est pas un criminel. Non non non ! Il n'a pas pu tuer tout ces gens. La police l'aurait arrêté. On ne peut pas tuer des gens comme ça, ni vu ni connu. Ce n'est pas possible ! Non non non ! *

Sa persuasion mentale pourtant ne satisfaisait pas son esprit et des larmes coulaient le long de son visage extrêmement pâle. Il était incapable de bouger, totalement pétrifié d'incompréhension. Ses forces semblaient s'évanouir en lui.

*Arrête ça. Réveille toi Oscar ! Tu te laisse envahir par ce que pensent les autres du professeur et tu en cauchemarde la nuit. Oui c'est ça. Tu est en plein cauchemar. Les autres se trompent. Tu le sais bien au fond de toi ? Hein tu le sais ! Dit-le ! Allez ! *

Une voix parla mais ce ne fût pas la sienne. C'était Elena, elle voulait partir.
Le cauchemar allait prendre fin. Enfin. Oscar allait se réveiller dans son lit, surement sans couverture parce ce que les autres lui auraient piqué pendant la nuit, et la journée commencerait alors, comme toutes autres journées passées au manoir.

Les autres enfants l'avaient écoutée, ils se levaient tous les yeux grossis par les larmes qui ne s'arrêtaient pas de couler et chacun repassait devant la lourde porte d'entrée, qu'ils n'auraient pas dû ouvrir.
Une fois tous le monde passé de l'autre côté de l'embrasure de la porte, Elena et Keylan entreprirent de refermer la porte. Mais après tout à quoi bon ? Pourquoi cacher l'avoir ouverte maintenant qu'ils savaient ce qu'il y avait dedans.

Oscar lui n'avait toujours pas bougé un orteil, Elena et Keylan posèrent donc une main sur chacune de ses épaules pour lui faire signe qu'il était temps d'y aller. Mais la seule action qu'il fit fut de murmurer :

Vous avez tord ... ceci n'est pas réel ... vous vous trompez ... le professeur n'a pas fait ça ... ce n'est pas possible.

[ #HORS SUJET# : Je me permets cet hors-sujet pour vous féliciter! Vos posts sont très émouvants, j'en ai eu la larme à l'œil. Bravo à vous ! #FIN DU HS# ]

Juliett avait vécu cet instant avec une telle brutalité qu'elle se demanda après quelques longues minutes si tout cela n'était pas un cauchemar. Elle espérait à chacun instant se réveiller, se rendre finalement compte que tout cela n'était qu'une mascarade, un terrible rêve.
Elle n'avait pas pleuré. Elle s'était trouvée, comme chacun, face à la tombe, SA tombe, la tombe qui rassemblait l'ensemble de ce qui devait être sa famille. Elle était restée stoïque et n'avais ressenti comme émotion qu'une absence troublante de tout état-d'âme, comme si on l'avait privé de cette partie humaine et sensible qui habitait son corps. Une incompréhension, un déni. Tout cela, toutes les images horribles qui couraient dans sa tête étaient impossibles. Le Professeur n'auraient pas pu faire de telles horreurs !!

Vint alors une images dans sa tête. Un visage. Un visage doux, angélique, empli de bienveillance.
* "Mon bébé... Ma petite chérie" *
Juliett sentit alors surgir en elle une vague terrible qui monta dans sa gorge pour finir par lui laisser évacuer un flot de larmes. Ma mère, c'était sa mère. Et désormais cette femme, cette femme dont elle venait seulement de se souvenir se trouvait ici, sous ses pieds...

La nature fière et le côté impétueux de Juliett lui conseillèrent de ravaler sa peine, de sécher ses larmes. Mais c'était tellement difficile... C'était comme si la vérité qui sommeillait en elle, avait attendue de surgir en se chargeant, d'années en années, de peine et de douleur.
Finalement, Juliett réussit à prendre sur elle, et ce fut une fois qu'elle eu les yeux parfaitement secs qu'elle rejoignit Elena, Keylan et les autres.
Oscar semblait complètement nier les horrible méfaits du Professeur, préférant se voiler le face. Juliett elle-même ne savait plus vraiment quoi penser, tandis qu'ils quittaient cet affreux cimetière.



[ #HS (encore désolé ^^)# : Voilà je n'ai pas votre talent pour écrire des choses si dramatique, mais j'ai voulu faire un véritable effort pour ne pas paraître ridicule après vos excellents posts. #FIN DU HS# ].